De l'alternance au poste de chef d'atelier
Dix ans auparavant, Romain Propice ne savait pas exactement vers quel métier s’orienter. Aujourd’hui, il est chef d’atelier chez PMC Isochem. Un parcours professionnel construit pas à pas grâce à l’alternance, qui lui a permis de découvrir le monde industriel de l’intérieur, de se former concrètement sur le terrain et d’évoluer au sein d’une entreprise à taille humaine où règne une culture familiale. Retour sur une ascension inspirante qui témoigne de la force du tutorat, de la transmission et de l’apprentissage.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai commencé par un bac scientifique option physique-chimie. À la sortie du lycée, je ne savais pas exactement quoi faire. J’ai rapidement envisagé l’alternance pour concilier études et immersion professionnelle. C’était une manière concrète de m’orienter.
Comment avez-vous connu PMC Isochem ? Et pourquoi cette entreprise ?
Par bouche-à-oreille ! Mon père, qui travaille dans une entreprise extérieure, m’a parlé d’Isochem. Je ne connaissais pas le milieu de la chimie industrielle, mais j’ai trouvé ça intéressant. J’ai postulé pour un BTS Métiers de la Chimie à l’ENCPB, en parallèle de ma candidature chez Isochem. J’ai été pris dans les deux.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette première expérience ?
J’ai découvert un univers totalement nouveau. Lors de mon BTS en alternance, j’ai intégré l’atelier pilote, avec des réacteurs de 100 à 400 litres. Je n’avais jamais vu ça. C’était très formateur. J’ai pu apprendre à manipuler, à comprendre les processus industriels.
Vous avez ensuite poursuivi avec une licence, toujours en alternance ?
Oui, après le BTS, j’ai fait une licence en alternance. L’activité à l’atelier pilote ralentissait, alors j’ai rejoint l’atelier de fabrication. J’ai travaillé un mois en entreprise, un mois à l’école, en 2x8. C’était très riche : j’ai collaboré avec toutes les équipes, vu toutes les façons de faire.
Comment êtes-vous passé d’alternant à salarié ?
Après ma licence, j’ai été embauché comme opérateur. Ensuite, j’ai évolué vers le poste de chef de quart adjoint, puis chef d’atelier. Aujourd’hui, je manage cinq équipes de production qui tournent en 5x8. Je supervise la sécurité, l’avancement des synthèses, les priorités, et j’interagis avec la logistique, la maintenance, le contrôle qualité… C’est très complet.
Quel regard portez-vous sur votre accompagnement durant l’alternance ?
J’ai eu une tutrice remarquable qui m’a épaulé sur les aspects pratiques et scolaires. J’ai aussi eu la chance d’avoir de très bons formateurs. Ce double accompagnement m’a permis de bien progresser.
Qu’est-ce que l’alternance vous a apporté, concrètement ?
Beaucoup. J’ai appris à manipuler, à travailler avec mes mains, à comprendre des procédés complexes. Humainement, j’ai rencontré des gens très différents, appris à gérer les relations, à intégrer des équipes. L’alternance m’a permis d’acquérir des compétences que je n’aurais jamais pu développer uniquement à l’école.
Quelles ont été les difficultés ou les limites ?
Le rythme. En alternance, on est là un mois sur deux. Le temps de formation est long, surtout en atelier multiproduits. On peut revenir et ne plus être sur la même synthèse. Il faut s’accrocher. Mais c’est faisable, et très formateur.
Transmettez-vous à votre tour ce que vous avez reçu ?
Oui, c’est quelque chose que j’aimerais développer. L’alternance doit être bien encadrée, sinon ce n’est pas bénéfique pour le jeune. Mais quand c’est bien fait, c’est un super levier.
Quels sont, selon vous, les principaux atouts de l’alternance ?
Pour un jeune, c’est une porte d’entrée dans le monde pro. On sort de l’école, on teste un métier. Et si ça nous plaît, on a déjà un pied dedans. Pour l’entreprise, c’est une façon efficace de former des collaborateurs à ses spécificités.
Avez-vous un exemple inspirant de parcours similaire ?
Oui, un collègue déjà en CDI a repris ses études en alternance après cinq ans d’ancienneté.
Un mot sur la culture d’entreprise chez PMC Isochem ?
Les équipes de production sont soudées. Il y a un vrai esprit d’équipe. Le COVID a un peu distendu les liens entre services, mais sur le terrain, l’ambiance reste bonne. Et chez nous, le parcours parle : j’ai commencé comme alternant, aujourd’hui je suis chef d’atelier. Ça crée de la crédibilité, du respect mutuel.
Et aujourd’hui, quels sont vos projets ?
Je suis bien à mon poste. J’ai gravi beaucoup d’échelons, et pour l’instant, je me concentre sur ce rôle. J’ai encore beaucoup à apprendre et à transmettre.
Quel message souhaitez-vous adresser à un jeune qui hésite à se lancer en alternance ?
Il faut essayer. On ne peut pas savoir si un métier nous plaît sans l’avoir testé. L’alternance permet ça. Et même si on se rend compte que ce n’est pas fait pour nous, on en ressort grandi.
Et à une entreprise qui hésite à prendre un alternant ?
Il faut le faire avec sérieux. Il faut du temps, des tuteurs formés, des équipes disponibles. Mais si on s’investit, ça crée de vrais talents. C’est gagnant-gagnant.
